Skip to content Skip to footer

L’ordre Damoclès

de Alain Nahmias
ISBN: 979-10-95183-17-4

19,00

« Si certains grincheux recherchaient encore sa trace, il saurait bien se défendre. Et, même, il saurait se défendre bec et ongles. Il s’était réécrit sa propre biographie, surtout en ce qui concerne la fameuse année 1994. Il n’avait pas hésité pour cela à falsifier certains documents administratifs pour prouver sa soi-disant non implication au génocide. Les parties civiles auraient un mal de chien à prouver sa culpabilité. Avec l’argent qu’il avait spolié aux Tutsies et ses confortables honoraires de chirurgien, il pouvait, s’il le voulait, se payer le meilleur des cabinets d’avocats de la région. Il en avait largement les moyens. De plus, il n’avait pas à s’inquiéter outre mesure, car il ne laissait rien au hasard ; il était un homme rationnel, pragmatique et méthodique. Et, cette imbécile de Jennifer Torres semblait d’ailleurs lamentablement pédaler dans le couscous et se noyer la bouche ouverte dans la semoule. Les inscriptions racistes peintes sur les corps martyrisés des victimes – ou plutôt sur les différents morceaux qu’il en restait – avaient porté leurs fruits au-delà de toute espérance. La police judiciaire s’était donc laissée berner dans les grandes largeurs. « Crimes racistes » avait-elle conclu.

Catégorie : Product ID: 3208

Vie du livre

Description

« Si certains grincheux recherchaient encore sa trace, il saurait bien se défendre. Et, même, il saurait se défendre bec et ongles. Il s’était réécrit sa propre biographie, surtout en ce qui concerne la fameuse année 1994. Il n’avait pas hésité pour cela à falsifier certains documents administratifs pour prouver sa soi-disant non implication au génocide. Les parties civiles auraient un mal de chien à prouver sa culpabilité. Avec l’argent qu’il avait spolié aux Tutsies et ses confortables honoraires de chirurgien, il pouvait, s’il le voulait, se payer le meilleur des cabinets d’avocats de la région. Il en avait largement les moyens. De plus, il n’avait pas à s’inquiéter outre mesure, car il ne laissait rien au hasard ; il était un homme rationnel, pragmatique et méthodique. Et, cette imbécile de Jennifer Torres semblait d’ailleurs lamentablement pédaler dans le couscous et se noyer la bouche ouverte dans la semoule. Les inscriptions racistes peintes sur les corps martyrisés des victimes – ou plutôt sur les différents morceaux qu’il en restait – avaient porté leurs fruits au-delà de toute espérance. La police judiciaire s’était donc laissée berner dans les grandes largeurs. « Crimes racistes » avait-elle conclu.
Malgré sa couleur de peau, la commissaire principale Torres n’était décidément qu’une oie blanche !
En cette fin de matinée, il sortit du centre hospitalier pour aller déjeuner dans son bistrot à vins préféré. Il commanda, pour commencer, un verre de chablis et un bouquet de crevettes roses. Toute une assiette pleine de ces petites bestioles à moustaches. Le Rwandais raffolait des crevettes roses et les gobaient systématiquement avec leur tête. Il se délectait d’entendre leurs carapaces craquer sous la dent. Un délice !
Wenceslas avait deux passions dans la vie : charcuter les faces humaines – voire les décapiter – et gober les crevettes par leur tête. »

Recension du livre d’Alain Nahmias