Description

« – Moi, je suis ravie de cette transformation ! Pour une fois, on donne la grandeur et la résistance aux filles ! Les arbres sont symboliques de force, de vigueur, de résilience !
D’habitude, par le paternalisme, par le patriarcat, par le machisme et je ne sais quoi d’autre, les femmes sont toujours délicates, fragiles… Eh bien, les garçons, par la mythologie, sont transformés en fleurs, c’est beau, c’est délicat… Cela me convient bien ! À partir d’aujourd’hui, je regarde autrement les fleurs du jardin.
— Attention, les fleurs ne symbolisent pas que beauté et délicatesse, les marguerites symbolisent la pureté et l’innocence… Le dieu du sommeil, Morphée, a apporté quiétude et repos au dieu des moissons en lui offrant des coquelicots, car la fille de Cérès fut enlevée… intervenait Doumé.
— Oui, mais je préfère ma transformation en arbre ! En Kabylie, on cherche la puissance qui habite l’arbre : on prie au pied de l’arbre pour guérir les malades, on prie au pied de l’arbre pour des vertus fécondantes… L’arbre peut être non seulement un lieu de prière et de méditation, mais aussi un lieu de communication avec ses ancêtres.
L’arbre est bien ancré dans le sol par ses racines, le tronc de l’arbre s’impose par ses feuilles et ses branches, il établit une communication entre la Terre et l’immensité du Ciel, il peut aussi représenter tout ce que symbolise une fleur… Les fruits de l’arbre peuvent symboliser la fécondité et provoquer l’amour… Merci à la mythologie pour la gloire et la complétude que vous donnez à la femme, disais-je. »

Ramda Boulfoul, fondatrice de l’université du temps libre à Bastia, est active dans l’éducation populaire et dans l’émancipation partagée qui passe par l’art et le savoir.

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