Comment écrire ?
Plaisir d’écrire oui, mais pas n’importe comment ! Pour cela le grand débat est : stylo ou ordinateur ? Question d’âge, de goût ? De tout cela un peu sans doute.
Word a beaucoup de secrets pour moi, mais je le maitrise suffisamment pour écrire un texte, le mettre en forme, le sauvegarder et l’imprimer. Ouf ! J’ai pris le train de l’informatique en marche avec WORD 1 lorsque je préparais ma thèse de doctorat en droit. Déjà, je dissociais l’écriture et la frappe. Il me fallait d’abord écrire sur papier avant de taper le texte sur clavier. J’utilisais un crayon de papier pour couvrir la page blanche d’une écriture fine et rapide (à l’époque !). La gomme m’était d’un grand secours. Je me souviens des épluchures qui, les jours maudits, s’entassaient sur mon bureau. Puis venait la frappe du texte sur le clavier. Ouille ! Aie ! Combien ? un, puis deux, puis trois, quatre doigts peut-être… et l’impérieuse nécessité de solliciter l’aide familiale ! et ce rouge qui zébrait l’écran dès que je tapais un mot de travers ! Une imprimante à aiguilles accompagnait mes premiers pas ; elle couinait en crachant les pages, bourrait, s’ébrouait, faisait la mule aussi mais les services rendus étaient inestimables. Quant aux disquettes 5 pouces ¼, elles saturaient avant la fin du chapitre à sauvegarder… Déjà je prenais plaisir à bien aligner les phrases sur le papier, à former les lettres avec attention ; je dessinais panses et jambages plus que je les écrivais. Je renouais avec les années d’apprentissage de l’écriture, celles du stylo à plume Sergent Major, des gros pâtés sur le cahier et de l’odeur d’encre et de craie qui flottait dans la classe.
Stéphane Audeval
Le Destin de Julie, disponible aux éditions Maïa