Cadre dans l’industrie automobile puis officier pilote de ligne dans une compagnie aérienne régionale, j’ai
terminé ma carrière professionnelle en tant que gérant de société. A 58 ans, victime d’un A.I.T (Accident
Ischémique Transitoire), j’ai du changer le rythme de ma vie trépidante. Je me suis mis à la pratique du vélo.
Après quelques sorties matinales hebdomadaires, j’ai entrepris des petits voyages : Saint Jacques de
Compostelle, Nice-Rome, deux tours complets de la Corse… Encore en activité, j’ai réalisé mon premier
voyage au long cours en solitaire et sans assistance de mon domicile jusqu’à Agadir au Maroc. Ce périple fut le véritable déclic. Retraité, j’ai décidé de parcourir le monde à vélo. Au cours des dix dernières années, j’ai traversé les États Unis d’Amérique de New York à San Francisco, l’Europe du Nord, l’Europe de l’est,
l’Amérique Centrale, le Mexique…
Je ne voyage pas comme un touriste mais comme un nomade, comme l’avait fait Jack London au début du vingtième siècle. Je n’ai pas comme lui bravé le « dur » comme il en fait le récit dans son livre « La route ».
Je n’ai jamais quémandé ma nourriture. Certes, j’ai souvent demandé un carré de pelouse pour installer mon bivouac le soir, voire un abri pour poser mon sac de couchage, mais je n’ai jamais vécu de mendicité. J’ai pratiqué le camping sauvage, même en milieu urbain, comme à La Nouvelle Orléans, détenant le triste record de la ville la plus criminelle des États-Unis. J’ai souvent dormi dans les casernes de pompiers. Celles-ci m’ont toujours accueilli avec une grande gentillesse. En l’absence de caserne, je n’hésitais pas à frapper à la porte de l’habitant. J’installais ma tente dans les jardins, parfois un lit m’était proposé.
De ces périples, j’ai publié deux livres : « Sur ma route » en 2013, et « Pura Vida » publié aux Éditions Maïa
en 2022. J’ai maintes fois entendu, cette expression « Pura Vida » au Costa Rica. Elle exprime une véritable
philosophie, un art de vivre, l’art d’une vie paisible, simple, dépouillée, fondée sur une grande appréciation de la nature, de l’amitié, de la fraternité. Pura Vida, dans la bouche des ticos signifie : « Tout va pour le mieux ! ». Pura Vida exprime le bonheur, la gratitude. Nous devons nous satisfaire de ce que nous avons, au lieu de ressasser des pensées négatives.
Pura Vida représente aussi une profonde reconnaissance de l’environnement qui nous entoure. C’est tout
simplement la vie, la vraie ! Profitons de l’instant présent… tant qu’il dure. Il s’agit d’aimer la vie et de la
croquer à pleine dents. La vie est courte… commençons donc à vivre.
Cette philosophie a été mon fil conducteur au cours de mon dernier périple à travers les pays d’Amérique
centrale, le Mexique et le Sud des USA.
Jo Le Bouter
Retrouvez Pura vida de Jo Le Bouter, disponible aux éditions Maïa