Par le fruit du hasard, à défaut d’éventuel fil conducteur, la plupart des textes du recueil « Méprises et bagatelles » ont pour point commun l’évocation de situations trompeuses ou confuses. Ce sont ces confusions (et le souhait de ne pas prendre inutilement les choses au sérieux, de les considérer, autant que faire se peut, comme des brimborions ou des bagatelles) qui ont fini par s’imposer pour donner un titre général à l’ouvrage.
Particulièrement, le premier texte : « Méprise de vue » et le dernier : « Procès d’intention » rapportent des situations entraînant des conclusions hâtives (donc erronées, en général) résultant d’une observation peu fiable voire de préjugés. L’observation non rigoureuse des choses et des faits peut, parfois, être grave de conséquences (je pense, entre autres, aux témoignages et notamment à ceux rapportés dans le captivant film de Sidney Lumet, sorti en 1957 : « Douze hommes en colère »).
La confusion est là aussi dans le deuxième texte : « Entrevue prémonitoire », via le rêve, et le troisième : « Visions d’évasives évasions » du fait d’un fourvoiement inexpliqué. Elle intervient encore par le biais de la consonance des mots dans le quatrième texte : « Le style s’entête quand les figures d’engueulent » et le treizième : « Comme l’or en barre, les troncs se dérobent ».
Enfin, la confusion rôde encore dans le sixième texte : « L’homme qui avait quarante-sept ans » et le dixième : « Allez-y piano, les coups de foudre » du fait, soit de l’apparence parfois trompeuse de l’âge, soit de la ressemblance physique et le onzième : « A la virgule près », en raison d’une méprise passagère quant aux interlocutrices.
Au total, ces neuf confusions ou erreurs ou méprises sur quatorze textes m’ont paru devoir inspirer le titre, d’autant que je pourrais rajouter l’erreur ou l’inversion des pages dans le cinquième texte : « Pages blanches et colère noire » et la mauvaise estimation du nombre de barreaux dans le huitième : « Economie d’échelle » !
Christian Sagorin
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