Description

« Reviens à ta naissance, Willy, nous en sommes tous là : il a fallu neuf mois pour te constituer, dans le miracle d’un mollusque et ses épanouissements en chaîne, mi-vertébré, mi-mammiphage, jusqu’à devenir un vieux dinosaure parmi les autres de son espèce – une espèce vouée à l’extinction. Toute l’épopée humaine résumée en chacun. C’est effrayant, ces grottes d’une autre histoire. Pourtant, sous les fards et les crinolines, je crois encore maintenant que je n’imaginais pas d’autre existence : ce fut l’appel du sang dans les veines de mon cœur de pierre, moi qui rêvai un jour, comme toi, de faire vibrer les limbes de mes structures. »
L’amour, la mort. Des accidents. Les corps, ce qui les entoure. Des géographies, des durées, des vides à combler.
Des coups d’arrêt sous le coup de la loi, des coups de fourchette dans les chairs crues ou cuites, et cette cuisine des petits plats dans les grands, des petites proies et du temps.
Autant de bonnes raisons de douter de tout, avant que surgissent, fragiles, quelques mots de hasard : l’ébauche d’un curieux vacarme.

Yann K. (Kadarn [ˈkɑː.darn], 1980, étym. « Brave, vaillant »). Stakhanoviste de la syllabe, forgeron affamé d’éphémère, Yann K écoute les voix, suit leurs pistes, propose une résistance : il accumule les coïncidences du quotidien pour produire l’étincelle d’une incidence. L’impact et la partition, la frappe du mot qui effleure, la danse indécise d’un vieux disque – il adresse parfois ce genre de cartes postales.

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