Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Quand le livre Les Dentelles du Cygne est paru, un sentiment d’achèvement presque de libération comme à chaque livre (cet ouvrage est le 14ème publié).
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers retours de lecteurs-trices qui connaissaient déjà mon univers et de ceux qui le découvraient, ont été divers, mais tous positifs, notamment sur l’irruption poétique dans le réel, certaines nouvelles ont eu plus d’impact que d’autres (La Dérive, Le Kimono mauve ou La Minotaure Flamenca) mais ce qui a été pointé, c’est la cohérence et la construction du livre et la sensibilité des personnages.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
J’ai été accompagné par une équipe compétente avec qui j’ai pu échanger tant au niveau de la création de la couverture que de la correction, de la mise en page et du suivi de l’ouvrage après sa parution.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité du livre est ce qui a été souligné par les lecteurs et que j’ai conçu comme tel : c’est-à-dire un recueil de nouvelles construit comme un roman avec différentes étapes de la vie rêvée ou réelle du narrateur. Chaque nouvelle est à la fois autonome, mais répond aussi aux autres, ce qui permet une cohérence du récit et des espaces de liberté pour le lecteur-trice. Le fil conducteur est la recherche de l’amour et aussi la perte de cet amour. Comment se reconstruire après cette perte et être capable d’aimer à nouveau. Des histoires d’amour sur fond d’illusions et de fuites. Parfois les miroirs mentent.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
C’est un livre que je portais depuis longtemps pour rendre hommage aussi à mon compagnon décédé, j’avais noté des parties sur divers carnets et j’ai rassemblé le tout, reconstitué le puzzle ou le kaléidoscope. Ce qui est important dans mon travail d’écriture, c’est la régularité. J’écris tous les jours, l’après-midi, soit sur l’ordinateur quand je suis chez moi, soit sur des carnets que j’emporte avec moi et j’ai besoin d’un temps final (je m’isole) pour mettre en forme définitive, mais à part ce final, je n’ai aucun rituel, ni gri-gri. J’écris à partir de situations ou de personnages que je rencontre et en même temps je laisse une grande part à mon imaginaire. Une situation banale peut très vite devenir extraordinaire, d’autant que je n’ai pas de plan préétabli. La cohérence du récit se fait à la fin, je me laisse porter par l’écriture et souvent les personnages ou les situations changent au fil de l’écriture.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’ai deux autres livres terminés, un roman Le Vertige du bourreau et un recueil de 100 nouvelles d’une page chacune, Les hommes se taisent parfois, même si les deux ouvrages sont différents dans leurs formes, c’est une exploration de l’expression de la violence d’Etat (le bourreau est un bourreau franquiste) et de la violence individuelle qui peut être tout aussi destructrice.
Guy Torrens, auteur de Les Dentelles du cygne, disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.