Le thème de mon livre est d’actualité, même si je ne l’ai pas fait exprès !…Il s’agit de violences dans un contexte de couple. Ces violences étaient celles d’une emprise qui s’exerça et s’orchestra durant des années, non à cause, mais grâce aux chevaux que j’aime tant.
Mon récit se décline en deux parties. La première, introspective, est mon ressenti de ces violences. Déjà à l’époque j’écrivais. J’ai donc repris et lié les uns aux autres des textes que j’avais écrits. La seconde est le parcours judiciaire par lequel j’ai espéré me libérer, dans tous les sens du terme, de cette emprise…
Les chevaux ; l’histoire commence par eux, se déroule parmi eux et dans leur quotidien. Pourtant, dans ce récit, ce n’est pas vraiment de leurs larmes qu’il s’agit ; un cheval ne pleure pas, même quand il a mal. Il ne crie pas non plus, ce qui ne veut pas dire qu’il ne souffre pas. Cette histoire est mon histoire, une partie de mon histoire. Je la raconte car longtemps j’ai dû la taire, et faire semblant du contraire, c’est-à-dire faire semblant de quelque chose comme « Même pas mal » ! Durant des années j’ai organisé ma vie dans l’invivable, avec l’inconcevable …Les chevaux longtemps furent les seuls témoins de cette histoire, attentifs et silencieux…Pas question de raconter alors…Il était trop tôt, et mon énergie me servait surtout à survivre. Longtemps ce simple mot de Victime m’a fait horreur, tellement horreur…. Il était étranger à tout ce que j’avais voulu être, à tout ce que j’avais attendu… Ce n’est pas en tant que victime que je voulais survivre ; je voulais survivre à tout, résoudre et supporter, même l’insupportable. Mais la vie et ses détours ont décidé pour moi tout autre chose. M’ont appris bien autre chose que ce à quoi je m’attendais ! Même plus mal ! Je peux enfin, ou presque, le dire ! Et c’est peut-être grâce à ce livre…Ou bien alors l’inverse ; j’ai pu écrire ce livre parce que déjà j’avais moins mal !
Retrouvez Pour un cheval qui pleure de Solène Askareva, disponible aux éditions Maïa