Bonjour à toutes et à tous. Je suis Thierry Janequin et mon premier roman, Le réduit Maupertuis, vient d’être récemment publié. J’arrive tardivement dans le monde de l’écriture fictive après avoir consacré la majeure partie de ma vie à des recherches historiques anciennes et à l’archéologie.
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
De la joie et de la satisfaction, car il s’agissait d’un aboutissement positif à des années de tâtonnements ignorés d’un quelconque lectorat. J’avais déjà écrit et même publié en ligne des articles historiques à vocation scientifique, mais leur diffusion était restée confidentielle et il n’y a jamais eu de retour. Mon goût pour la littérature générale m’a fait cette fois pencher vers la fiction, et il semblerait que ce choix fut bon. Je peux désormais présenter à mon entourage une image complémentaire et probante de ma personnalité. S’y ajoute le bonheur de pouvoir offrir et de faire partager à une multitude de lecteurs ma passion pour l’Histoire, désormais sous une forme accessible. Ce n’est pas rien !
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
De la surprise initiale, car j’avais écrit en discrétion absolue, les premières réactions furent de me déclarer avec enthousiasme « C’est bien ! ». Mes premiers lecteurs ont tous terminé le roman, c’est plutôt bon signe… Je suis un lecteur intensif et je délaisse souvent ce qui me lasse, indépendamment de toute qualité d’écriture. Donc si chacun achève bel et bien Le réduit Maupertuis, c’est qu’il est suffisamment captivant pour que l’on désire en connaître la fin… C’est alors plutôt réussi pour un premier roman.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Tout s’est passé beaucoup plus vite que je ne l’imaginais… Sept mois seulement se sont écoulés entre le dépôt de mon tapuscrit et sa sortie sous presse. Selon ce que j’ai lu sur d’autres auteurs et autrices, cela ne fut pas aussi rapide pour tout le monde… Totalement novice dans le monde de l’édition, j’avais remis un texte incorrectement mis en page, avec des coupures et des changements de paragraphes aléatoires, des redites, et je ne parle pas des fautes d’orthographe… Donc, oui, j’ai retenu de cette découverte qu’un texte nécessitait d’être préparé avant d’être envoyé. Mon prochain roman demandera, je l’espère, beaucoup moins de travail à ma correctrice (que je salue amicalement, au passage !).
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Mon livre est un enchaînement de cinq histoires distinctes et indépendantes, qui se déroulent en un lieu commun. J’ai pu me promener à travers différentes périodes historiques, en écrivant des fictions, soit, mais qui auraient très bien pu avoir existé. Les lieux et les personnages sont totalement imaginaires, en revanche les événements traversés et leur environnement inhérent ne le sont pas. La parution du roman est encore trop récente pour avoir pu échanger avec des spécialistes du sujet, mais j’ai bon espoir.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Ce premier roman, je l’ai écrit en clandestinité et en surplus d’un emploi du temps déjà bien chargé. De manière générale, je consacrais mes temps d’insomnie à la recherche d’informations ou à la rédaction de paragraphes, mais sans construction planifiée. J’écrivais un peu ce qui me passait par la tête, au fil de l’inspiration, emporté par mes idées. Il en a résulté un désordre immense qui m’a pris un temps fou pour remettre en place avec cohérence. J’y ai passé presque autant de mois qu’à l’écriture proprement dite. Je n’ai pas vraiment de méthode pour écrire, il me faut simplement du silence et un accès facile à ma documentation. Rien de sorcier, en fait.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Ayant pris un plaisir considérable à inventer puis à rédiger des fictions, j’ai donc, bien entendu, le désir de renouveler cette expérience, d’autant plus que l’Histoire est pleine de possibilités de sujets et d’ambiance. J’ai donc actuellement six projets de roman, à des stades d’écriture plus ou moins avancés. Le prochain est au tiers de sa rédaction. Il racontera les péripéties d’un personnage à l’époque des invasions vikings. De cet homme qui a réellement existé, l’histoire n’a conservé seulement que le nom et deux ou trois faits majeurs. Tout le reste est passé par les trappes de l’oubli. Je lui imagine donc une vie fictive et soutenue, tel qu’elle aurait pu s’être réellement déroulée, en m’appuyant sur une documentation actualisée de nos connaissances de l’époque.
Thierry Janequin, auteur de Le réduit Maupertuis disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.